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Ce début d’année, attendu avec impatience, a porté mes pas au sud du tropic du cancer…quelque part dans le golf du Mexique, à deux pas des Bahamas et de la Jamaïque ! (ça fait déjà un peu rêver… non ??!! )
Quelques mots d’anglais dans le vocabulaire et un dictionnaire d’espagnol en poche…
Vayamos en Cuba ! 🙂
L’île Crocodile, brassée entre Océan Atlantique et Mer des Caraïbes, a gardé une authenticité et un charme très particulier. Mais pendant combien de temps encore arrivera-t-elle à préserver cette identité ?
Loin de moi l’idée de vous faire un cours d’Histoire ou de Géographie ! Juste l’envie de vous faire partager mes impressions au cours de ces quelques jours passés en immersion dans un pays rempli de contrastes et souvent de contradictions…
Si vous avez juste envie de plages de sable blanc, de mer turquoise, de soleil et de cocktails, c’est une des routes qui mènent au Paradis…
Mais quel dommage d’aller aussi loin et ne pas sortir ses baskets et son sac à dos pour aller à la découverte des profonds contrastes, et à la rencontre des cubains dont l’hospitalité n’est plus à prouver !
Mettre en pratique la citation d’ Alexandra David-Neel : « Celui qui voyage sans rencontrer l’autre ne voyage pas, il se déplace. »
Et là, c’est le début de « l’expérience cubaine » !
Ce petit voyage commence à La Havane par une incursion dans cette atmosphère remplie de sourires, d’exclamations, de couleurs, de klaxons et d’odeurs de fumées de gas-oil crachées du pot des « vieilles américaines » des années 50, souvent à l’état plus qu’approximatif mais bichonnées comme des reines.
Sur la Rampa (ou Calle 23), il faut jouer des coudes et négocier sa place (pour quelques CUC) dans les taxis collectifs pour pouvoir se déplacer dans tous les quartiers de la ville, dont une grande partie à « angles droits » comme dans le Vedado. Là il n’y a pas de plaques pour nommer les rues…pas facile de s’y retrouver au début ! Mais une fois que l’on a compris que c’est au sol et à la croisée des rues qu’il faut chercher…on devient incollable ! 🙂
Au milieu du brouhaha et de la pollution, règne une sorte d’ambiance sereine…
En dépit du contrôle étroit, et plus que visible, exercé par le pouvoir sur la population, Cuba donne cette impression de l’Être « heureux » malgré tout…
Façade ? Résignation ? Ou peut-être est-ce leur façon de se projeter dans un avenir qu’ils espèrent plus « rayonnant ». N’oublions tout de même pas qu’une partie de la jeunesse cubaine rêve (et tente…) de s’évader vers l’Amérique toute proche…
Sentiment de quiétude et de détachement plus encore marqué à l’extérieur des grandes cités.
Flâner dans les ruelles pavées de Trinidad est un vrai plaisir… On peut même s ‘y sentir « apaisé » au milieu du tumulte et du joyeux fouillis de taxis, charrettes à chevaux et « commerces improvisés» en tous genres, où parfois l’on patauge dans les eaux usées stagnantes.
Mais quelle sérénité ! Presque une douceur de vivre…
Même en quittant les « centres touristiques » cette impression de temps suspendu perdure…et pourtant…il n’est plus question de pavés dans les rues, ni de jolies calèches à touristes !
…Cuba c’est aussi ça.
De la même façon, dans les villes, comme La Havane, le luxe des grands hôtels et des institutions d’Etat jouxte la pauvreté et les ruines des immeubles d’habitation.
Même si sur le plan alimentaire, principalement, la situation des cubains s’est un peu améliorée depuis le début des années 2000 (attention tout de même au teke-teke = langue de bois officielle), la surpopulation dans les villes, alliée à la pauvreté, entraînant l’impossibilité d’acheter des appartements, a fait émerger le système de la « permuta » (échange) – les familles s’entassent dans des logements bondés et insalubres et s’échangent les appartements pour améliorer leurs conditions de vie.
Le développement du tourisme accentue encore certaines inégalités entre les habitants qui peuvent accueillir des « invités » dans leurs casas et avoir accès aux devises (CUC) et les autres, aux situations plus précaires.
Plus à la campagne à l’ouest, au milieu des plantations de tabac et des rizières, on a l’impression d’une sorte d’équilibre. Les inégalités semblent moins marquées dans ces régions très imprégnées par le tourisme.
A Viñalès, par exemple, à 2h de route de La Havane, chaque maison de la rue principale loue au moins une chambre aux touristes de passage, et les restaurants aux terrasses bien remplies s’y côtoient.
Rien de plus normal au vu de l’écrin dans lequel se trouve ce bourg de la province de Pinar del Rio et où se cultivent les meilleurs tabacs destinés aux cigares les plus fins de l’île.
En vous promenant dans les sentiers de terre rouge de la vallée, vous croisez les paysans (Guajiros) au teint buriné et chapeaux de paille vissés sur la tête allant travailler dans les champs, menant des attelages de bœufs.
La Vallée du Silence y porte si bien son nom… 😉
Plus question de décibels, ni de joyeux brouhahas !
Juste le calme rythmé par les sabots des chevaux avec, pour décor, la Sierra de los Organos et ses grottes qui, au fil des époques, furent le refuge des indiens, des cimarrones (esclaves en fuite) et même du « Che » pendant la guérilla.
Où que vous alliez, les cubains sont d’une grande simplicité et d’une extrême gentillesse. Ils vous accueillent dans leurs maisons comme si vous étiez de la famille…vous avez cette sensation de vivre des instants uniques en partageant des morceaux de leurs vies. Certains se confient sur leurs conditions d’existence, leurs doutes…dans l’intimité d’un rhum/miel partagé…ou se balançant sur l’incontournable rocking-chair.
Des rencontres qui resteront inoubliables.
Au long des avenues et ruelles, beaucoup proposent des services en tous genres susceptibles d’intéresser les touristes que nous sommes (casas, vélo-taxis, taxis, carte wifi, massages…)…et c’est de bonne guerre, nous sommes souvent leur seule source de revenus…
Un refus poli accompagné d’un sourire…et l’on vous remercie sans plus d’insistance !
Traverser Cuba avec le sourire…il ne peut en être autrement…
…et la patience vous vient tout naturellement ! 😉
Cuba arrivera-t-telle à préserver son charme et son identité ?
Il vous faudra y retourner pour le vérifier… 😉